Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que son pays lancerait "une nouvelle opération militaire" contre des militants kurdes soutenus par les Etats-Unis dans le nord de la Syrie dans quelques jours.
Erdogan a annoncé une nouvelle operation militaire
Erdogan a annoncé une nouvelle operation militaire
Ces attaques, qui se concentrent sur des zones situées à l'est de l'Euphrate, entraîneraient des affrontements avec les États-Unis.
Le soutien des États-Unis aux Unités de protection du peuple armé kurde (PCU) a entraîné une détérioration des relations entre Washington et Ankara.
Ankara accuse les "Unités de protection du peuple" d'appartenir à un groupe terroriste.
La Turquie a mené deux opérations militaires contre le groupe armé kurde en Syrie depuis 2016.
Les "Unités de protection du peuple" contrôlent de vastes zones au nord-est de la Syrie, à la frontière sud avec la Turquie.
Qu'a dit Erdogan?
Dans un discours diffusé à la télévision, le président turc a déclaré: "Nous allons commencer des opérations militaires dans les prochains jours pour évacuer l'Est de l'Euphrate des terroristes séparatistes", faisant référence aux zones contrôlées par les "Unités de protection du peuple".
Erdogan n'a pas précisé les zones visées par l'opération, mais c'est la première fois que les troupes turques se déplacent à l'est de l'Euphrate.
"Notre objectif ne sera jamais les soldats américains", a déclaré Erdogan dans son discours.
La Syrie compte actuellement environ 2 000 soldats américains, dont beaucoup sont basés dans le nord du pays.
La Turquie considère les "unités de protection du peuple" comme une extension du PKK, qui s'est battu pendant trois décennies pour la création d'une région autonome kurde dans le sud-est de la Turquie.
La Turquie craint que les Kurdes prennent le contrôle du territoire syrien et forment une région autonome à la frontière.
Quel est le contexte général?
Les soldats américains collaborent avec des militants kurdes au sein d'une coalition de «forces démocratiques syriennes» dans une guerre contre l'État islamique. La Turquie a souvent critiqué cette politique américaine.
La tension entre les deux parties s'est accrue ces dernières semaines, la Turquie ayant exprimé son mécontentement face à ce qu'elle considère comme un retard dans l'activation de l'accord conclu avec les Américains pour l'évacuation d'une ville agitée au nord de la Syrie des activistes kurdes.
En février, les deux parties ont convenu d'évacuer la ville de Manbaj des insurgés kurdes, dans le but de soutenir la stabilité dans la région.
Le Pentagone a annoncé mardi avoir mis en place des postes de contrôle sur les zones frontalières du nord afin de prévenir les affrontements entre l'armée turque et des militants kurdes.
Le ministre turc de la Défense, Khulosi Akkar, a appelé les États-Unis à abandonner la création de points de surveillance et à mettre fin à sa coopération avec les unités de protection du peuple.
Fin octobre, la Turquie a bombardé les positions des rebelles kurdes dans le nord de la Syrie, obligeant la coalition des forces démocratiques syriennes à suspendre temporairement ses opérations contre l'État islamique.
Qu'est-ce que la Turquie a fait en Syrie?
La Turquie a lancé deux opérations majeures dans le nord de la Syrie au cours des dernières années. Les deux opérations étaient à l'ouest de l'Euphrate.
Le premier attentat, appelé Bouclier de l'Euphrate, a débuté à l'été 2016 et a duré 8 mois. Il a ciblé l'organisation de l'État islamique et des militants kurdes et s'est achevé en mars 2017.
Plus tôt cette année, la Turquie a lancé une deuxième opération appelée "branche d’olivier" contre des militants kurdes dans la région d’Afrin. L'opération a duré deux mois, au cours desquels les troupes turques ont évacué la ville des insurgés kurdes.
Mais les troupes turques ont jusqu'à présent évité d'attaquer des militants kurdes soutenus par les troupes américaines à l'est de l'Euphrate.
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